Vogue Paris Translation: Le Point De Vue De Vogue February 2017
Le Point De Vue De Vogue
Par Emmanuelle Alt
C’est au moment où nous mettions la touche finale à ce numéro que nous avons appris la disparition de Franca Sozzani. Une nouvelle d’une tristesse infinie et d’une soudaineté brutale. Franca incarnait un idéal de rédactrice en chef, pour ne pas dire un modèle, d’ailleurs je n’ai aucun souvenir de Vogue Italie avant qu’elle n’en prenne la tête il y a près de trente ans. Son coup de génie ? Avoir compris que pour frapper les esprits, influencer la mode et faire d’un magazine une référence, il fallait avant tout produire et publier des images marquantes. Visionnaire, dotée d’un instinct félin, elle a révélé un peloton impressionnant de photographes, aujourd’hui légendaires, Peter Lindbergh, Herb Ritts, Steven Meisel, Paolo Roversi, Bruce Weber, Mario Testino…
Sous son règne, le Vogue Italie s’est imposé comme la référence ultime des magazines de mode et Franca est devenue au fil des années l’une des étoiles de cette industrie. Nous nous sommes souvent retrouvées côte à côte dans des dîners, au point de s’en amuser, et nos conversations favorites tournaient autour de nos fils respectifs, du lien incroyable, de la complicité que l’on partageait avec eux. La dernière fois que je l’ai croisée, c’était à Paris, ville qu’elle adorait et où elle possédait un pied-à-terre, à l’occasion d’une défilé Chanel autour des métiers d’art orchestré par Karl Lagerfeld. C’était deux semaines avant sa mort. Malgré la maladie qui la consumait, là encore, elle ne se départait pas de ce sourire solaire qui illuminait son visage de madone. En toutes circonstances. Comme sur cette photo prise par Peter Lindbergh au Café de Flore. Au-delà de l’affection et de l’admiration que j’avais pour elle, j’ai le sentiment de perdre aujourd’hui une camarade de classe qui a su incarner Vogue comme personne. Ce numéro lui est dédié.
The Point Of View Of Vogue
By Emmanuelle Alt
It was at the moment when we put the finishing touches to this issue that we learned of the disappearance of Franca Sozzani. A news of infinite sadness and brutal suddenness. Franca was an ideal editor-in-chief, not to say a model, and I have no memory of Vogue Italia before she took the lead nearly thirty years ago. Her stroke of genius? Having understood that to influence people's minds, to influence fashion, and to make a magazine a reference, it was necessary above all to produce and publish striking images. A visionary with a feline instinct, she revealed an impressive squad of photographers, now legendary, Peter Lindbergh, Herb Ritts, Steven Meisel, Paolo Roversi, Bruce Weber, Mario Testino...
During her reign, Vogue Italia became the ultimate reference in fashion magazines and, over the years, Franca became one of the stars of this industry. We often found ourselves side by side at dinners, to the point of amusing ourselves, and our favorite conversations revolved around our respective sons, the incredible connection, the complicity we shared with them. The last time I met her, it was in Paris, a city she loved and where she had a pied-à-terre, on the occasion of the Chanel Métiers d’Art show orchestrated by Karl Lagerfeld. It was two weeks before her death. Despite the illness that consumed her, there again, she did not let go of that solar smile that illuminated her face as Madonna. In all circumstances. As in this picture taken by Peter Lindbergh at the Café de Flore. Beyond the affection and admiration I had for her, I have the feeling of losing today a classmate who knew how to embody Vogue like no one else. This issue is dedicated to her.
Translation from French to English by Kellina de Boer
connect with iwtbaa bloglovin | facebook | pinterest | tumblr | twitter
Vogue Paris editorial image © 2017 Condé Nast. All Rights Reserved.
Reader Comments (1)